La guerre des mines (II)

A partir du 30 avril, les explosions vont se succéder et parfois à un rythme infernal.

Dans ce contexte peut-on seulement imaginer dans quel état d’esprit les hommes remontent aux tranchées ?

Le 1er Mai

– à 1 heure, le génie fait exploser une mine (camouflet) pour bouleverser les travaux allemands dans l’écoute de la Galerie H; l’artillerie ennemie y répond en lançant des minenwerfer.

Le 5 mai – A 20h25 les Allemands font exploser une mine dans l’entonnoir n°2; cette explosion est suivie d’une vive fusillade, elle a pour résultat de bouleverser complètement la lèvre Nord de l’entonnoir n°2

 

Le 7 mai – Rien à signaler dans le courant de la journée. A 19h30 les Allemands font sauter une mine à la gauche de D, l’explosion s’est produite, semble-t-il plus près des lignes allemandes que Françaises.

La tenue des hommes du régiment durant ces engagements leur vaut les félicitations du Général :

Sur l’Ordre d’Opération en date du 7 Mai, le Général de Brigade fait connaître ce qui suit:

« Le Général Commandant le Corps d’Armée a bien voulu exprimer ce matin toute sa satisfaction sur la bonne tenue des régiments de la Brigade au cours des derniers engagements » En transmettant les félicitations du Général Commandant le Corps d’Armée aux Officiers, Sous-Officiers, Caporaux et Soldats, le Général est heureux d’y ajouter les siennes.

« Extrait des « Croix de Guerre » de R.Christian-Frogé – Edition Librairie de France 1936

« […] le secteur est calme, un coup de feu déchire à peine le silence. Et, brusquement, une explosion sourde – dans un remous qui fait chanceler tous les guetteurs aux alentours – une explosion ouvre un gigantesque cratère et projette au ciel, à travers une nuée noire, des monceaux de pierrailles, des flammes hautes, des fers tordus, des corps déchiquetés.

Une mine a sauté : 45.000 kilos de cheddite ont changé la face d’un secteur. Des escarpements hérissent le large cratère; et, vers la fosse aux parois abruptes, un bond prodigieux a précipité les combattants. On s’aborde à coups de grenades, à coups de crosses, à coups de poignard. Les artilleries grondent : des obus explosifs encagent le champ clos. Et des soldats, de nouveaux soldats vont mourir pour la possession de cette cuve infernale, de cette terre si bien tuée que pas un brin d’herbe ne pourra plus y reverdir […] »