Désiré LAUTUN

Dans les JMO, les noms des simples soldats tués ou disparus apparaissent rarement, voire pas du tout.  C’est le cas pour ceux du 403e R.I. Mais l’an dernier, en parcourant le Journal de Rouen du 14 octobre 1915, j’ai retrouvé la trace de Désiré Lautun. Il figurait dans la liste des soldats cités ce jour-là.

Sa citation, à l’ordre de l’Armée, était ainsi rédigée :

« Très brillante conduite au feu ; placé à l’issue d’un boyau en tranchée ennemie, a arrêté de son tir les Allemands qui cherchaient à s’infiltrer par ce boyau pour contre-attaquer. »

Cette citation lui a fallu la Croix de Guerre avec étoile de vermeil.

Dans le même temps j’apprenais qu’avant de rejoindre le 403e, il a servi au sein du 119e (incorporé en décembre 1914) ; qu’au 403e il était affecté à la 6e Cie et qu’il avait succombé à une maladie contractée en captivité en novembre 1918 ! Cependant j’ignorais encore les circonstances exactes de son tragique destin.

Quelques temps plus tard, un ami du forum 14-18 me fait parvenir copie de sa fiche matricule et grâce à lui j’ai pu retracer le douloureux parcours de ce jeune soldat.

Il apparaît aujourd’hui que Désiré Lautun avait été blessé lors de l’attaque du 19 juillet 1915 à Fricourt.

Relevé et soigné par les Allemands, il a d’abord été hospitalisé à St Quentin, puis transféré dans un Stalag du côté de Cologne. Il a été plus tard hospitalisé en Suisse et rapatrié en France le 5 novembre 1918. Il est, hélas, décédé le 25 novembre suivant dans son village natal de Maromme (Seine-Maritime) à l’âge de 23 ans.

Joseph, Ernest BEAUFILS

Joseph est né le 22 octobre 1884 à Hautôt-le-Vatois (Seine-Maritime). Au moment de son service militaire, il exerçait le métier de domestique. Dirigé vers le 160e RI en octobre 1905, il aurait été dispensé de service en tant qu’aîné de 8 enfants.

Ce qui est certain c’est qu’il passe au 403e au moment de la création du régiment en mars 1915.  Il sera malheureusement gravement blessé le 19 mai 1915 dans les tranchées de Fricourt et décédera des suites de ses blessures le 3 juin 1915 à l’hôpital 5 bis d’Amiens.  Il est inhumé à Amiens en la Nécropole Nationale St Acheul – Tb 1501

La famille de Joseph n’a pas été épargnée par la guerre. En effet son jeune frère Alfred, qui servait au 160e RI,  disparu le 11/05/1915 dans le Pas-de-Calais, aux combats de La Targette (Neuville-St Vaast) – Il avait 24 ans.

Quant à un autre ses frères, Joseph, Léon caporal au 24e RI,  il a été, par erreur, déclaré mort au combat le 4/07/1916. En réalité il fut fait prisonnier ce jour-là et interné en Allemagne. A Friedberg d’abord, à Darmstadt ensuite. Il a heureusement retrouvé ses foyers fin 1918 et a fait l’objet de deux citations, une à l’ordre du Régiment en 1915 et l’autre à l’ordre de la Division en 1916 et a été décoré de la Croix de guerre avec étoile d’argent.