Départ pour le front

Au soir du 12 avril, les hommes n’en sont pas encore certains et chez les bleuets de la classe 15 on espère peut-être que l’on va retarder encore un peu l’échéance mais au fond d’eux-mêmes tous le ressentent…, ils se préparent à partir pour le front !

13 avril

1h au matin réveil, je suis un peu courbaturé mais cependant j’ai bien dormi, je suis de jus et vais le chercher à 150 mètre de là, je le distribue à l’escouade. Nous nous apprêtons et à 2h1/4 nous sommes rassemblés à la lizière de Sommessous et apprenons que nous n’embarquerons qu’à 10h1/2. Une corvée s’organise et l’on fait le jus à 8h : je le trouve excellent. Un bruit se répand que notre régiment fait le tour pour Noisy- le- sec pour prendre quelle directon ? On n’en sait rien – Enfin ! Il ne faut pas chercher à comprendre.

Mes petits camarades de la classe 15 peuvent observer les résultats de la bataille de la Marne, les maisons du village sont démolies et la route est jalonnée de tombes.

 

Dans un parc une tombe de 25 allemands

Dans un jardin une de 29 français et une autre de 14 allemands.

10h1/2 embarquement

11h en route pour Noisy-le-sec en passant par la forêt champenoise.

Lintes, Sézanne 10 minutes d’arrêt, je n’ai jamais été aussi malpropre, nous sommes 42 entassés dans un wagon à bestiaux

3h nous passons Ossernay- La Ferté -Gaucher -Toulommens -Guerain -Marles arrêt de ¾ une boîte singe pour 2, 1 quart de jus et en route pour La Ferrière- Nogent s/Marne et Noissy-le-sec, arrivée 7h du soir

8h direction Nord en passant par Chantilly Pierre de Creil.

 

Près de Sommesous, dans les champs aux abords de la route,
les tombes de soldats et d’officier tombés en septembre 1914