Pensée de piou-piou

Ecrite en 1915 depuis ce camp dentraînement et de manoeuvre des troupes françaises dans l’attente d’un retour au front qui semble imminent.

Mailly le 10 janvier 1915

Très chère Gabrielle

Je crois que je vais quitter ce beau et aimable camp sou peu pour revenir coucher dans les tranchées sa ne me souris pas beaucoup : mais que veut tu. Nous reviendrons faire comme nous avons déjà fait, console toi. Dès que je saurez mon départ pour le front je t’avertirez. Je vais envoyer une de mes cartes photographies a Figeas chez Serres ça leur feras peut-etre plaisir. Je prefère leur envoyer une carte car comme ça je n’ai pas tout a écrire je suis comme toujours je ne tiens pas bien a écrire je m’en passe tant que je peux.

Tu donneras le bonjour a mes parents et tu leur diras que je les embrasse bien fort. N’oublie pas Jeanne et embrasse la bien fort pour moi. Recois de ton mari mille et mille bon baisers de celui qui t’aime fort.
(et la signature)

Dans un coin le soldat a ajouté :

Le bonjour a la famille Novet et tu diras à mon cousin qu’il peut se preparer car on auras besoin de lui

Et dans l’autre :

Le bonjour à Sam