Sous-Lieutenant Kellermeier

Lors de la formation du régiment, ce sous-lieutenant sert à la 5e compagnie du 2e Bataillon (bataillon formé à Louviers dans l’Eure). Cette compagnie est alors sous le commandement du Capitaine Tartrat (décédé des suites de ses blessures le 27 septembre 1915 à l’ambulance de Chaudefontaine – Marne)

La première trace de cet officier m’est parvenue sous la forme cette carte postale qu’il avait adressé à sa femme depuis Sens.

Cette correspondance est datée du 26 septembre 1915, au lendemain de l’offensive du 25 septembre (bataille de Champagne). Le 403e se trouve alors à Ville-sur-Tourbe. Cet officier aura vraisemblablement été blessé lors de l’attaque qui vit  800 hommes du régiment mis hors combat dont 15 officiers.

26 septembre 1915 Ma chère femme, Je suis arrivé cette nuit ici à Sens, mais comme le centre ophtalmologique est à Orléans, j’y vais demain matin par le train de 6h30. Dès mon arrivée je te ferai connaître mon adresse exacte. Bons baisers de ton mari H.Kellermeier

Et il y a quelques temps j’ai acquis ces deux autres cartes-photos du sous-lieutenant Kellermeier. Au dos de la première on peut lire « Fraternel souvenir – 21 février 1916 – H. Kellermeier – s/s Lieutenant 403e Régiment d’Infanterie. »

La seconde le représente en compagnie de son épouse et de sa fille.

Les voltigeurs de la 11e escouade

Les voltigeurs étaient des unités légères envoyées en avant des lignes du bataillon.

Si l’on en croit les dates mentionnées sur la pancarte aux pieds des soldats, à savoir « 14-15-16-17 », cette photo a peut-être été prise au début ou dans le courant de 1918.

Bien que le 403e n’ait été créé qu’en mars 1915, les plus âgés des soldats avaient déjà combattu dans d’autres unités depuis le début du conflit. Il est donc fait référence ici aux années depuis de guerre écoulées.

A noter au second rang que le deuxième soldat en partant de la droite est titulaire de la médaille militaire avec étoile. Une étoile signifie qu’il a été cité, soit à l’ordre du régiment ou de la brigade si elle est en bronze, soit à l’ordre de la division si elle est d’argent, soit encore à l’ordre de l’armée si elle est en or.

Marcel, Jules CRESSENT

Marcel, Jules CRESSENT – 20 ans – soldat au 403e R.I.
Né le 27 janvier 1895 à Honfleur (Calvados)
Tué au combat le 25 septembre 1915 à Ville-sur-Tourbe (Marne)

Sur cette photo prise de 1915 Marcel (à gauche) pose avec son frère Emile, Louis.

Marcel et Emile sont les fils de Grégoire et LAMOUREUX Blanche domiciliés à Honfleur. Au moment de la déclaration de guerre Marcel pratique le métier de boucher et son frère gendarme à cheval.

Marcel est célibataire et il n’a pas encore 20 ans quand il est incorporé au 39e Régiment d’Infanterie le 18 décembre 1914. Le 21 mars 1915 il est affecté au 403e R.I. avec lequel il combat dans le secteur de Fricourt (Somme). Il sera tué en septembre de la même année lors des combats de Champagne et son corps ne sera pas retrouvé.

La fiche militaire qui renseigne notamment que le jugement entérinant son décès a été rendu le 17 juin 1920 à Pont l’Evêque.

C’est dans ce secteur, aujourd’hui si paisible, que Marcel a été tué avec 410 de ces compagnons. Les tranchées allemandes à l’assaut desquelles il s’est lancé avec ses camarades se trouvaient sur la gauche de ce chemin.

Outre le monument aux morts, son nom figure sur la plaque commémorative
de l’église Sainte Catherine à Honfleur.

Son frère Emile, quant à lui, a fait la guerre en tant que gendarme prévôtal du 7/08/1914 au 25/03/1919 au sein de la 53e Division. Cité à l’ordre du 319e R.I., il a été décoré de la médaille militaire et de la Croix de Guerre


Mes remerciements à l’arrière-petite-nièce de Marcel Cressent qui m’a gentiment fourni les documents sur Marcel Cressent ainsi que sa photo.