RMS Lancastria, une tragédie oubliée

C’est par des chemins détournés que j’ai récemment eu connaissance d’une tragédie qualifiée du plus grand désastre maritime de l’histoire de Grande-Bretagne. Le nombre de victimes dépasse en effet de loin celui du Titanic.

Et pourtant cette histoire est méconnue. Les pertes ayant été telles que Winston Churchill a demandé le blackout sur la nouvelle pour épargner le moral des britanniques déjà très éprouvé.

Ss Lancastria N375

Au début de la seconde guerre mondiale, ce transatlantique est réquisitionné pour le transport de troupes. En juin 1940, il est envoyé à Saint-Nazaire afin de participer, entre le 15 et 25 juin, à l’évacuation des troupes alliées et de civils dans les ports de l’Ouest de la France. (Operation Aerial)

Ce navire est prévu pour le transport d’un peu plus de 2000 personnes mais la Royal Navy demande à son commandant d’y entasser le plus possible de passagers afin d’en évacuer un maximum. On estimera leur nombre entre 4000 et 9000.

Quelque soit le chiffre, ils sont si nombreux qu’il leur sera quasi impossible de se déplacer sur les ponts du navire. Parmi les évacués il y a bien sûr une majorité de soldats britanniques, mais également des soldats canadiens, français, polonais, belges, ainsi que des civils hommes, femmes et enfants.

Nous sommes le 17 juin 1940 il est environ 16h et c’est au moment où le navire va quitter l’estuaire de la Loire qu’il est attaqué par la Luftwaffe. Les dégâts sont tels qu’il va couler en moins 1/2 heure sous les yeux impuissants des autres navires qui ne peuvent intervenir sous les assauts répétés des bombardiers allemands.

The Sinking of the Cunard Liner Ss Lancastria Off St Nazaire HU3325

Une fois l’attaque terminée, les Allemands ayant atteint leur objectif, les navires britanniques et alliés se portent au secours des survivants. Et une fois à terre,  de nombreux habitants de Saint-Nazaire leur viennent en aide.

Le nombre exact de passagers étant inconnu, celui des victimes l’est tout autant mais on  le situe entre 3000 et 6000 (pour le chiffre le plus haut). Les survivants sont au nombre de 2477.

Des victimes reposent, en France, dans 53 cimetières entre Brest et Soulac. Un chemin de mémoire relie les différentes communes qui les abritent. Au large de l’estuaire, une bouée marque l’emplacement de l’épave considérée, aujourd’hui, comme cimetière marin. L’épave repose à 24m de fond.

Afin que cette tragédie ne sombre pas dans l’oubli, une association écossaise – http://www.lancastria.org.uk/ –  à vu le jour et chaque 17 juin, une cérémonie du souvenir se tient à l’endroit où le navire a sombré.

Très nombreux sont les sites qui parlent de cette tragédie et parmi ceux que j’ai consulté :

« The forgotten tragedie » https://www.bbc.com/news/uk-scotland-33092351

https://en.wikipedia.org/wiki/RMS_Lancastria (en anglais)

Reportage Ouest-France : https://www.ouest-france.fr/culture/naufrage-du-lancastria-des-milliers-de-morts-dans-la-tragedie-fantome-3488849

https://fr.wikipedia.org/wiki/RMS_Lancastria (en français)

Secteur d’Hurtebise (3)

Le 31 août le régiment est chargé d’attaquer les positions du Monument d’Hurtebise.

L’attaque est lancée à 19h.

Extrait de l’Historique du 403e Régiment d’Infanterie (*)

« L’attaque se déclenche à 19h et tous les objectifs sont atteints

Pour le 1er Bataillon, à H6 (saillant du Tunnel, tranchées d’Ems et de Jaouen). Il fait 110 prisonniers dont 3 officiers et récupèrent 7 mitrailleuses et 4 mitraillettes.

Pour le 2e Bataillon, la 5e Cie atteint sont objectif à H20 (arrivée au Balcon) ; l’ennemi réagit violemment en prononçant plusieurs contre-attaques dans le courant de la nuit.

Le 3e Bataillon avait pour mission d’assurer la garde des tranchées de départ, de les ravitailler et éventuellement de renforcer les unités d’assaut. »

A noter qu’en abordant le Balcon, la 5 Cie du 2e Bataillon a été soumise à de violents tirs de mitrailleuses venant de la Grotte des Saxons. Son élan est brisé et presque tous les cadres hors combat. Parmi eux, le capitaine Legivre qui, quelques instants auparavant en abordant le Balcon, y avait planté son fanion d’honneur. Il est remplacé par le s/Lt Duffau qui, lui, était déjà blessé.

A l’issue de la journée les pertes du régiment s’élèveront à 37 tués (parmi lesquels 8 officiers), 115 blessés et 16 disparus.

L’attitude des hommes du régiment durant cette journée a valu à ce dernier d’être cité à l’ordre du jour de l’Armée en ces termes :

« Chargé, le 31 août 1917, sur le Chemin des Dames, d’attaquer les positions du Monument d’Hurtebise a, sous le commandement du lieutenant-colonel Collet, brillamment rempli cette mission que la conformation du terrain et les organisations ennemies rendaient tout particulièrement difficile.

A gagné d’un superbe élan tous ses objectifs, faisant 180 prisonniers, dont 7 officiers, prenant 8 mitrailleuses et résistant pendant quatre jours et quatre nuits consécutives à sept contre-attaques ennemies des plus violentes. S’est maintenu sur les positions conquises sous les bombardements intenses et continus.

A fait preuve, à nouveau, dans ces circonstances, des belles qualités qu’il avait montré depuis sa formation, à la bataille de Champagne en septembre 1915, à la bataille de Verdun en juin 1916, ainsi que le 17 avril 1917 dans le secteur de Reims, où il a enlevé tous ses objectifs et fait plus de 200 prisonniers et capturé 8 mitrailleuses.

Au Q.G., le 20 septembre 1917 – Le Général commandant la Xe Armée signé : Duchêne  »

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(*) source : Gallica-Bnf

FAIVRE Gilbert, Ernest

Le s/Lt Gilbert FAIVRE a été tué dans le secteur de la Ferme d’Hurtebise le 27 août 1917.

Né le 15/02/1895 à Amance (Haute-Saône), il exerce le métier de garçon-boucher et ira résider au Havre.

Devançant l’appel, il s’engage dès août 1914 au 74e R.I. Nommé caporal en août 1915, puis sergent en novembre de la même année, il devient aspirant en mai 1916 et, enfin, est nommé s/Lt en avril 1917.

Son courage lui a valu plusieurs citations. En mai 1915 il est cité à l’ordre de la 151e Division en ces termes :

Le 8 mai 1915 étant sentinelle dans une tranchée de 1ère ligne et ayant remarqué à 20 m des tranchées allemandes une levée de terre qui n’y était pas la veille, a demandé à aller reconnaître si les Allemands n’exécutaient pas là des travaux. Le soir venu est parti seul, est passé en rampant sous le réseau de fil de fer barbelé, a franchi 80 m de terrain découvert éclairé à plusieurs reprises par les fusées allemandes, a reconnu que la levée de terre avait été produite par l’éclatement d’un obus de gros calibre et a rejoint sa section sans incident

Cité, en juin 1916, à l’ordre de la 301e Brigade en ces termes :

Ayant pris le commandement d’une section sous le feu, l’a maintenue énergiquement sur la ligne de combat et, a par son concours énergique, aidé à repousser une attaque ennemie.

Et enfin, à l’ordre de la 151e Division en août 1917 :

Homme remarquable d’une bravoure et d’une énergie extraordinaires. Toujours volontaire pour les missions les plus périlleuses. Par son sang-froid, son mépris du danger et sa haute conception du devoir militaire, a su conquérir la confiance et l’estime de tous. A trouvé une mort glorieuse le 27 août 1917, en repoussant avec sa section une attaque ennemie sur nos postes avancés de première ligne. »

Il avait été blessé une première fois en mai 1917, lors des combats au « Cavaliers de Courcy »

Décoré de la Croix de Guerre avec étoile de Bronze