Convoi de ravitaillement en Champagne


Une autre carte écrite depuis le front. (Secteur inconnu)

Lundi 5 juin 1916

Chers parents,

Encore je suis au même endroit on disait qu’on changerait, mais encore on est là, le canon tonne toujours nuit et jour, les obus s’enttendent ronfler ils ne tombent pas loin, mais encore ici ils ne tombent pas, cependant ils arriveraient de reste, c’est que on ne prend pas cette direction, enfin on est encore assez tranquilles, on est toujours bien nourris et on ne travaille pas trop, je suis occupé a aider à faire un lavoir en planches, on a faite monter l’eau d’un réseau par des grands tuyaux comme si on voulait y rester toute la vie, il faut le voir pour le croire, le travail qu’on a fait, hier on n’a pas travaillé je suis allé voir les deux petits villages qui ne sont pas loin, des soldats curés y célébrait la fête de Jeanne d’Arc, il n’y a pas beaucoup d’habitants, plusieurs maisons sont démolies, il y a un un cimetière de soldats, il y en a plus de mille d’enterrés et on en enterre tous les jours, aujourd’hui le temps n’est pas beau il fait vent et de la pluie on ne fait rien, vous auttres vous ne devez pas avoir bon faire pour sècher le foin faites toujours ce que vous pourrez et prenez le temps avec patience, encore je n’ai pas reçues de vos nouvelles, je vous ai dit que s’était la même adresse petit dépôt ….145e 33e div, je me porte assez bien et j’espère que vous êtes de même. Déménagez toujours ce n’est pas la peine de se faire du mauvais sang la guerre finira bien un jour, maintenant on vient de me nommé pour prendre la garde, je l’ai prise aussi vendredi sur une route il y a une barraque en bois comme toutes les habitations on est une douzaine, on là prend souvent parce que on n’est pas nombreux.

Votre fils qui vous aime