Secteur de Reims

Dans la nuit du 23 au 24 août 1916, les 1er, 2e et 3e Bataillons du 403e vont relever dans le secteur de Reims des bataillons du 288e R.I.

Le 1er Bt du 403e relève l’un d’eux dans le sous-secteur de la Butte de tir.
Le 2e Bt dans le sous-secteur de Cernay

Le 3e Bt quant à lui relève une compagnie du 288e en 2e ligne et 2 cies dans Reims.

Le secteur du 403e se présente ainsi :

– Au Nord : le chemin de terre qui se situe immédiatement au Nord du boyau n°5, l’épine des Anglais et le Bastion Nord inclus ; ainsi qu’une ligne fictive allant de l’extrémité Nord du Bastion Nord au boyau Hartmann

– Au Sud : le boyau Grand duc Nicolas (secteur voisin) et une ligne distante de 100m et parallèle au boyau Linares n°1

Ce secteur est divisé en deux sous-secteurs qui sont : à gauche le sous-secteur de Cernay, à droite celui de la Butte de Tir. Ils sont séparés par une ligne longeant, au Sud, le boyau n°1 Sud.

Carte extraite JMO du 403e RI – Source : SGA Mémoires des Hommes (1)

Des éléments du 291e Territorial occupe le secteur en compagnie du 403e.

Disposition des éléments est la suivante :

– dans le s/S de Cernay le 403e a 4 Cies + 2 Cies de mitrailleuses et le 291e a 2 cies en 2e ligne.

– dans le s/S de la Butte de Tir : le 403e a 3 Cies + 1 Cie de mitrailleuses, le 291e a 1 Cie 1/2.

2 compagnies sont en réserve dans la ville de Reims (rue du Barbâtre)

Le 293e Régiment d’Infanterie est au Sud avec le 23e Territorial.

Le JMO précise que la distance entre les tranchées allemandes et françaises varie de 600 et 1200 m. Cependant un élément de la tranchée du Bosqueteau (2) s’avance, devant le village de Cernay, jusqu’à 250m des tranchées françaises.

La reconnaissance des lieux, effectuée la veille de la relève, a permis de se rendre-compte de l’importance de l’épaisseur des défenses accessoires. Celles-ci atteignent au moins 70m. Et ceci d’un côté comme de l’autre.

Le rapport ajoute qu’un coup de main a fort peu de chance de réussir sans la mise en oeuvre de moyens puissants et que, pour qu’elle fut efficace, une préparation d’artillerie demanderait au moins quelques jours de préparation. Et le rapport précise que, de ce fait, il a été possible d’occuper ce front avec un minimum de forces.

Le JMO est plus que succinct sur le séjour du 403e dans un secteur qu’il décrit comme calme et dans lequel l’activité de l’artillerie allemande est très faible.

Exception faite du s/secteur de Cernay qui est souvent bombardé, plus particulièrement le long de la route Reims-Cernay, l’artillerie allemande se focalise plus fréquemment sur la ville de Reims et sur les batterie françaises en lisière de celle-ci.

Le 25 octobre, l’artillerie allemande se montre plus active sur le secteur et toujours plus particulièrement sur le s/secteur de Cernay. Et ce jour-là 300 obus de gros calibre sont tirés sur la ville de Reims. Le PC ainsi que l’habitation du Colonel sont touchés (un obus tombe à hauteur de l’étage). Le bombardement se poursuivra jusqu’au 28 octobre.

Et le 23 novembre c’est la première ligne du s/secteur de Cernay qui reçoit une quarantaine d’obus.

Le 5 novembre Reims est encore bombardée ainsi que durant les journées des 14 et 15 décembre. A raison d’une trentaine d’obus pour le 14 et 40 le 15.

On apprend également que :

– des patrouilles ont lieu chaque nuit dans chaque s/secteur afin d’en assurer la sécurité, que des reconnaissances des lignes allemandes ont lieu régulièrement. Reconnaissances qui ont notamment permis de pratiquer des brèches dans leur réseau et d’apporter des renseignements « intéressants ».

– le 12 octobre, une patrouille qui s’était avancée dans les défenses accessoires de la tranchée de Kiel, y a trouvé une enveloppe récente. Ce qui a permis d’établir la présence, devant le front du 403e, du 118e Régiment d’Infanterie(appartenant à la 56e division allemande). Cependant le 15 novembre des Allemands faits prisonniers dans un secteur voisin ont déclaré que cette division avait été remplacée par la 46e Division de Réserve. Ce qui a été confirmé par la suite.

Et enfin que les éléments du 291e Territorial avaient été retirés le 12 septembre sans être remplacés.

Plus rien n’est à signaler entre le 15 décembre et le 1er janvier. A cette date le JMO ne relève aucun tué depuis son arrivée dans le secteur mais plusieurs hommes ont été blessés. A savoir : 1 s/Lieutenant, 1 adjudant, 1 caporal et 12 hommes de troupe.

Le régiment occupera le secteur jusqu’à la relève de la 151e Division le 16 février 1917.

(1) En vert les postes de secours, en rouge les PC de bataillons, en bleu le PC de combat du Colonel.

(2) Sur la carte : au-dessus S de « Sous-secteur de Cernay »

 

Souain Sous-secteur Est

Entre le 27 et le 29 février 1916, le régiment s’installe dans ses tranchées, il n’y a rien à signaler.

Le 1er mars les Allemands font une tentative sur le poste d’écoute du boyau « Petitjean ». Ils sont facilement repoussés.

Entre le 2 et le 7 mars, les Allemands bombardent tout le secteur par intermittence, bombardements auxquels répond l’artillerie française. Mais dans les circonstances, la situation dans le secteur est décrite comme étant plutôt « calme ».

A partir du 7 mars le régiment part au repos pour 9 jours. Les hommes sont relevés par ceux du 410e. Les 1er et 2e Bts dans la nuit du 7 au 8, tandis que le 3e quitte le secteur dans la nuit du 8 au 9.

De retour dans le secteur entre le 17 et 18 mars, sinon à nouveau ces bombardements intermittents, rien à signaler jusqu’au 24 mars.

Cependant dans cette situation est qualifiée de « calme », des hommes continuent de mourir. Sur base de ceux que j’ai pu retrouver, entre le 27 février et le 8 mars, le régiment perdra 9 des siens.

Le 25 mars dans l’après-midi, des tirs de 58 sont effectués qui ont pour mission de détruire deux mitrailleuses ennemies signalées devant le bataillon C. L’opération prend 45 minutes environ. Le but semble atteint mais l’artillerie allemandes riposte durant 1/2 heure par un violent tir de minenwerfer sur les premières lignes d’abord mais qui se prolonge ensuite sur les boyaux de l’arrière et le Voussoir.

Ensuite le régiment est au repos du 28 mars au 7 avril.

Selon le JMO, mis à part des travaux ennemis le 12 avril, sans doute assez importants pour être signalés à l’artillerie, le secteur sera calme jusqu’au 5 mai, date à laquelle le régiment le quitte et va au repos à Fagnières.

Durant son séjour dans ce sous-secteur, il aura perdu 19 hommes et 74 autres ont été blessés.

A noter que le 28 mars un chef d’escadron du 6e Cuirassiers, Mr de Laage de Chaillou, rejoint le régiment en temps qu’adjoint au Chef de Corps

Nouveau secteur

Après la période de repos, le 27 février 1916 le 403e prend possession du sous-secteur Est dont le commandement vient d’être confié au Colonel commandant le régiment.

Selon la description du JMO ce nouveau secteur se présente et s’organise comme suit :

Le sous-secteur Est se présente sous la forme d’un trapèze; son front d’environ 1500 mètres est limité à l’Est par le boyau Duchet, à l’Ouest par le prolongement du boyau Albertin. Les troupes occupant le sous-secteur sont en liaison à l’Est avec la 21e Division, à l’Ouest avec la 302e Brigade.

L’attaque faite par les Allemands le 13 février sur le front du sous-secteur a eu pour résultat de rompre l’ancienne tranchée n°1 sur deux points :

1° Sur la ligne Petitjean- Le raccordement a été effectué entre la tranchée Landry et la tranchée Landel

2° Sur le chemim de Somme-Py – Le raccordement entre la tranchée Regnault et la tranchée Landry est en voie d’exécution.

Le sous-secteur ne comprend en réalité que deux lignes de tranchées, deux lignes de résistance.

La première comprend les tranchées 1 et 1Bis, elle s’appuie à l’Est sur le centre de Résistance Payeux qui en réalité est à créer.

La deuxième ligne de résistance est déterminée par la tranchée Schmidt laquelle s’appuie à l’Est sur l’ouvrage dit du Voussoir. Ce ouvrage n’est encore qu’à l’état embryonnaire.

Les défenses accessoire sont à créer dans tout le sous-secteur. Il n’existe pas d’abris à l’épreuve, un certain nombre de P.C. dont celui du Commandant du sous-secteur sont à créer.

24 mitrailleuses défendent le secteur.

L’artillerie de tranchée est constituée par 8 canons de 58.

Un canon de 37 est à la disposition du Commandant du sous-secteur. Des emplacements sont à l’étude.

Deux groupes d’artillerie battent la zone en avant du sous-secteur.

Le nouveau sous-secteur occupé par le 403e
La flèche noire indique le boyau Duchet
Entre les deux flèches rouge, le boyau Albertin