Pertes dans s/Secteur de Vaudesson

De jour en jour, il meurt des hommes au sein du régiment tandis que d’autres sont blessés. C’est ainsi qu’entre le 30 octobre et le 25 novembre 15 hommes seront tués et 22 autres blessés (dont certains décèderont des suites de leurs blessures). On s’attarde peu sur eux dans les J.M.O, ce sont les archives départementales et les fiches matricules qui nous en apprennent un peu plus sur ces hommes.

30 octobre 1917

BARDE Fernand – né le 08/08/1897 à St Victor-de-Malcay (Gard) où il exerçait le métier de cultivateur. Incorporé au 112e R.I. en janvier 1915, passé au 76e en avril 1915 et au 403e en octobre 1915.

Tué par éclat d’obus. Inhumé en la Nécropole nationale « Vauxbuin » – Carré D Tb 993

Il a été cité à l’Ordre de la Brigade en septembre 1917 en ces termes :

«  Le 1er septembre, avec quelques grenadiers a défendu avec acharnement un barrage fortement attaqué par l’ennemi. Bon grenadier, de grand sang-froid, grande bravoure, toujours volontaire pour les risques à courir. »

Décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze.

LADET Lucien, Félix, Maurice – né le 02/08/1897 à Orange (Vaucluse) où il exerçait le métier de géomètre. Incorporé au 23e R.I. en janvier 1916. Passé au 403e en mai 1917.

Tué par éclat d’obus. Inhumé en la Nécropole nationale de Vauxbuin – Carré D Tb 995

MERLE Léon, Alexandre – né le 28/04/1897 à Bourg-en-Bresse (Ain) où il exerçait le métier d’agriculteur. Incorporé au 133e R.I. en janvier 1916, passé au 23e R.I. en septembre 1916 et au 403e en mai 1917.

Tué par éclat d’obus – Lieu d’inhumation non connu.

1er novembre

MOYSE Henri – né le 01/09/1895 à Levallois-Perret où il exerçait le métier d’employé de commerce. Incorporé en décembre 1914 au 106e R.I., il rejoint le 403e en mars 1915.

Tué par éclat d’obus. Lieu d’inhumation non connu.

2 novembre

FOURNIER Albert, Louis, Emile – né le 25/03/1894 à Sissonne (Aisne) où il exerçait le métier de tisserand. Incorporé en décembre 1914 au 106e R.I., il rejoint le 403e en mars 1915.

Tué par éclat d’obus. Inhumé en la Nécropole Nationale de Vauxbuin – Carré D Tb 979

8 novembre

Les soldats dont les noms suivent ont tous été ensevelis sous une sape.

BUSSIERE Robert – né le 17/05/1896 à Montluçon (Allier) où il exerçait le métier de maçon. Incorporé en avril 1915 au 105e R.I., passé au 420e R.I. en août 1915, au 36e R.I. en janvier 1916 et au 403e R.I. en juin 1917.

Inhumé en la Nécropole nationale « Vauxbuin » – Carré D Tb 990

CONTA Louis, Sylvain – né le 18/10/1895 à Aubervilliers (Seine St Denis) où il exerçait le métier de menuisier. Incorporé au 89e R.I. en août 1916, passé au 46e R.I. en janvier 1917 et au 403e en septembre 1917.

Inhumé en la Nécropole nationale « Vally-sur-Aisne » – Tb 1147

DUBOIS Maurice, Albert – né le 30/08/1892 à Paris 15e – Il exerçait la profession de tapissier

Incorporé en octobre 1913 à la 7e section d’infirmier, il passe à la 4e section en janvier 1917 et au 130e R.I. en février et rejoint le 403e en juin de la même année.

Inhumé en la Nécropole nationale « Vally-sur-Aisne – Tb 1194

GUENNEC Emile, Marie – Caporal – né le 05/10/1880 au Havre (Seine-Maritime). Sa fiche matricule indique qu’il exerçait la profession de journalier (peut-être à l’époque de son engagement en 1901) mais on retrouve son nom sur la plaque commémorative des employés de Pathé Cinéma à Joinville-le-Pont (où il était domicilié en 1911 et 1912) ainsi que sur celle de Kodac Pathé à Vincennes.

En 1901 il s’engage et est libéré du service en novembre 1909.

Rappelé sous les drapeaux en août 1914 au Régiment d’Infanterie du Havre. Il est blessé par balle en septembre 1914. Il passe au 403e en mars 1915.

Inhumé en la Nécropole nationale de Vailly-sur-Aisne – Tb 1148

Il a été cité à l’Ordre du 403e R.I. en juillet 1917 en ces termes :

«  A assuré la liaison entre les unités engagés sous des tirs de barrage extrêmement violents et rempli avec courage et dévouement des missions périlleuses qui lui ont été confiées pendant l’attaque du 28 avril et les contre-attaques qui ont suivi« 

Décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec étoile de bronze

PELHATE Jean-Louis, Aimable – né le 06/02/1892 à Cambernon (Manche). Il exerçait la profession de domestique.

Incorporé au 36e R.I. en 1913, il passe au 403e en janvier 1916.

Inhumé en la Nécropole nationale de Vailly-sur-Aisne – Tb 1155

PISSON Pierre, Ernest – né le 06/06/1897 à Artigueloutan (Pyrénées Altantiques). Il y était agriculteur.

Incorporé en août 1916, il passe au 403e en septembre 1917.

Inhumé en la Nécropole nationale de Vailly-sur-Aisne – Tb 1156

VENRIES Antoine, Auguste – né le 05/11/1897 à Lauresses (Lot) où il était agriculteur. Incorporé au 122e R.I. en août 1916 et passé au 403e en septembre 1917.

Inhumé en la Nécropole nationale de Vailly-sur-Aisne – Tb 1144

10 novembre

CLEMENT Alphonse, Arthur – né le 13/02/1896 à Langres. Tué à l’ennemi (circonstances non connues) – Lieu de sépulture non connu.

12 novembre

TASTET Pierre – né le 01/02/1897 à Cancares-St Croix (Landes). Il y était laboureur.

Incorporé en août 1916 au 34e R.I., passé au 403e en septembre 1917.

Tué par éclat d’obus. Il a été cité à l’Ordre du régiment en ces termes :

 » Très bon soldat courageux et dévoué ayant au plus haut point le sens du devoir. Tué à son poste au cours d’un bombardement »

Décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze

s/Secteur de Vaudesson

Après le repos, le régiment va prendre son poste dans un nouveau secteur.

29 octobre 1917

A 20h30, le Lt de Laage , adjoint du chef de corps, ainsi que 3 chefs de bataillon sont chargés reconnaître ce futur secteur.

30 octobre – à 16h30 les bataillons se dirigent vers les 1ères lignes.

31 octobre – A 1h30 les bataillons sont disposés selon la carte ci-dessous.

A savoir :

Les avants-postes sont au Bois d’Herly. Ils se composent de 2 Cies (la 6e et la 7e – la 6e en 1ères lignes et de 3 sections de mitrailleuses ( 2e CM). Ils sont sous les ordres du commandant Venel;

1 Cie (5e) et 1 sections de mitrailleuses (2e CM) sur les pentes Est du Ravin de Vaudesson

Le groupement de défenses est au Ravin de Belle-Croix à savoir : le 3e Bataillon avec sa compagnies de mitrailleuses sous les ordres du commandant Alboussières.

Les 2e et 3e Bataillons ont chacun relevé un bataillon du 109e R.I. Le 1ère Bataillon lui ayant relevé un bataillon du 21e R.I.

A 8h le Lt Colonel Collet prend le commandement du s/secteur de Vaudesson.

A la droite du régiment on trouve le 264e R.I. et à sa gauche le 75e R.I.

Comme le souligne le J.M.O :

« Le régiment à pour mission d’organiser le front qu’il occupe, en pleine vue des crêtes ennemies, sans boyaux ni tranchées. Ce nouveau secteur, terriblement bombardé demande, un effort considérable d’organisation et de protection »

Carte extraite du JMO du 403e R.I. – Memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr

Au repos

Après avoir quitter le secteur d’Hurtebuise, les hommes bénéficient, du 10 au 13 septembre, d’un repos qualifié par J.M.O « d’absolu ». Les seules activités sont la remise en état des effets et des armes.

Entre le 14 et le 16 septembre, les exercices quotidiens reprennent

17 septembre – le Colonel passe le régiment en revue et remet les croix de guerre aux soldats cités à l’Ordre du régiment. Les exercices se poursuivent.

29 septembre – à 10h30 Remise des décorations aux soldats cités à l’Ordre de l’armée et du Corps d’armée puis le régiment fait mouvement, à pied, vers ses nouveaux cantonnements situés dans la région parisienne.

EM – CHR sont au Vésinet

1er Bataillon : 2 Cies à Houilles et 2 Cies à Montesson

2e Bataillon : cantonne à Chatou

3e Bataillon : cantonne à Houilles

T.R : cantonne à Carrières-sur-Seine

Du 1er au 6 octobre ils poursuivent leur route de cantonnements en cantonnements et arrivent , le 7 octobre à Borest (N.E de Paris)

E.M – CHR – T.R : cantonnement à Fontaine-les-Corps Nudz (actuellement Fontaine-Chaalis)

1er Bataillon : 3e Cie à Fontaine et 1ère Cie à Borest

2e Bataillon : Borest

3e Bataillon : 3e Cie à Fontaine et 1er Cie à Montlognon

8 au 12 octobre : Instruction

18 octobre : Poursuite de l’instruction avec, notamment, l’emploi de masque à gaz. Les 2e et 3e Cies de mitrailleuses embarquent (en chemin de fer) et sont mises à la disposition du 14e Corps d’Armée dans le secteur de Moulin Laffaux.

19 et 20 octobre : Préparatifs de départ pour le reste du régiment. On note que le commandant Venel prend le commandement du 2e Bataillon en remplacement du commandant Frey passé au 137e R.I. On apprend également qu’il y a deux tués dans les sections déjà au Moulin Laffaux

Hélas cette période sera assombrie par deux accidents causant la mort de 4 hommes :

Le 13 octobre, au cours d’un exercice de tromblon lance-grenades VB (*) le s/Lt Richard, un sergent et 3 hommes sont blessés.

Le 15 octobre, lors d’un autre exercice, un granatenwerfer (mortier allemand) explose tuant 1 sergent et deux hommes.

Ce sont :

Joseph, Eugène BAZIN – soldat- né le 12 mai 1892 à Montfort-l’Amauri (Seine et Oise). A l’époque de son service militaire, il exerçait à Montfort le métier de boucher. Au 39e R.I en juillet 1916, il rejoint le 403e en août de la même année.

Son lieu d’inhumation m’est inconnu.

Henri CALMELS– soldat à la 10e Cie – né le 26 juillet 1895 à St Jean-de-Marcel (Tarn). Il exerçait la profession de maçon. Incorporé en août 1916, il rejoint le 403e en septembre 1917.

Il est inhumé à Verberie (Oise) en la Nécropole Nationale « Verberie » – Tb 180

Edmond HOMMEL – sergent à la 10e Cie -né à Paris le 22 novembre 1881. Il exerçait la profession de doreur sur cuir. Incorporé au 103e R.I en août 1914, il est nommé caporal en septembre de la même année. Il rejoint le 403e février 1917 et est nommé sergent en septembre de la même année. Il est cité à l’Ordre de la Brigade en septembre 1917 en ces termes :

« Excellent caporal brave et courageux a, par son sang-froid, arrêté la progression des allemands qui avaient réussi à sauter dans notre tranchée après une violente préparation de crapouillots et les a rejetés immédiatement de l’élément où ils avaient pu pénétrer »

Il est inhumé à Pontavers (Aisne) en la Nécropole Nationale « Pontavert » – Tb 2335

Dans cet accident on relève aussi 16 blessés parmi lesquels l’aspirant Miche et le s/Lt Balland qui est décédé le même jour des suites de ses blessures à l’hôpital temporaire 14 de Senlis.

André BALLAND est né le 5 janvier 1895 à Vals-près-le-Puit (Haute-Loire), il était étudiant à l’école normale supérieur. Engagé volontaire à ce titre au 36e R.I en octobre 1914, il est nommé caporal en décembre de la même année. Nommé s/Lt à titre temporaire en février 1915, il est affecté le même mois au 39e R.I, puis au 129e R.I en mars et enfin au 403e à la création du régiment en mars 1915. Il est nommé s/Lt à titre définitif en juillet 1915.

Cité une première fois à l’Ordre de la Brigade en ces termes :

« Au cours des premiers jours de juin 1916, n’a cessé dans un secteur difficile de donner aux hommes de sa section le plus bel exemple de sang-froid et de mépris du danger« 

Cité à l’Ordre de la 151e Division en ces termes :

« Excellent officier d’une conscience remarquable et d’une belle conduite au feu. Dans les combats du 31 août au 2 septembre 1917 a organisé personnellement et assuré avec son peloton le ravitaillement en munitions de la 1ère ligne avec le succès le plus complet malgré l’absence de cheminement et l’activité de l’artillerie ennemie. Déjà cité à l’Ordre de la Brigade »

Décoré de la Croix de guerre avec étoile d’argent. Nommé chevalier de la Légion d’Honneur avec citation en ces termes :

« Officier dévoué jusqu’au sacrifice. Chef de section plein d’entrain et de bravoure. A été très grièvement blessé le 16 octobre 1917 dans l’accomplissement de son devoir. Déjà 2 fois cité à l’Ordre »

Son lieu d’inhumation m’est inconnu.

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(*) Le tromblon