Secteur de Marre-Charny

Le 17 juin les hommes sont transportés en auto-camions vers les cantonnements de repos au N.O. de Bar-le-Duc. Ils y resteront jusqu’au 23 juin.

Dans la nuit du 23 au 24 juin des officiers des 9e et 10e cies, appartenant au 2e bataillon, vont reconnaître le nouveau secteur de combat dévolu au 403e,  le sous-secteur de Marre-Charny.  Le 25, au départ de Mussy,  ce bataillon,  son état-major et les 3 cies de mitrailleuses sont transportés par chemin de fer vers Baleycourt à l’Ouest de Verdun.

Après avoir bivouaqué au Bois de Ville ils vont relever, en soirée, le 50e R.I. dans le sous-secteur de Marre-Charny( à l’Ouest du s/s de Charny).

Le même jour le 1er bataillon, les 11e et 12e compagnies quittent leur cantonnement de repos pour aller bivouaquer au Bois de Ville.  Le 27 juin ils vont relever, toujours dans le s/s de Marre-Charny, le 108e R.I. (à l’Est du s/s de Charny)

Les T.C. et T.R. cantonnent à Blercourt.

Le 28 juin on relève le bombardement de Charny et de la voie ferrée ainsi que de violents combats dans la région du Mort Homme – Chattancourt.

Le 29 juin les bombardements, que le J.M.O qualifie de « nouveaux » se poursuivent sur Charny-Marre et la crête de Belle-Épine ainsi que sur le fort de Marre.

Le même jour le JMO rapporte qu’à 18h une action violente a lieu dans le secteur de Froideterre, elle se poursuivra jusqu’à 21h.

Le 30 juin les bombardements s’intensifient sur Charny, sur le sous-secteur de Marre, ainsi que sur la ligne des soutiens et les réduits. Bombardements qui se poursuivront durant tout le mois de juillet avec, selon les jours, plus ou moins d’intensité.

On signale un raid d’avions français sur le secteur ennemi dans la nuit du 2 au 3 juillet.

En date du 3 juillet le rapport du JMO note que le secteur de Souville et Froideterre subit à nouveau une violente cannonade.

Et voici que les éléments s’en mêlent….le 13 juillet la Meuse est en crue ce qui oblige nos soldats à reculer les petits postes avancés.

Le même jour le Colonel Pernot est appelé pour prendre le commandement de la 256e Brigade. C’est le commandant Bastien qui assure provisoirement le commandement du régiment tandis que le Capitaine Adjudant- Major Beaupuis assurera celui du 3e Bataillon.

Mais le 16 juillet le commandant Bastien est évacué pour cause de maladie. Il ne s’en relèvera malheureusement pas et décédera le 14 décembre 1916 à l’hôpital auxiliaire n°29 de Nice où il avait été transféré. Il était âge de 56 ans.

Suite à cette évacuation c’est le chef d’escadrons de Laage qui est désigné pour prendre, à titre provisoire, le commandement du régiment. Il sera remplacé, le 20 juillet, par le commandant R. Cadet venu du 312e Régiment.

Le 25 juilllet, la 151e Division qui, depuis son arrivée à Verdun, appartenait au groupement D (Général Mangin), est rattaché au groupement C du Général Deléville.

Le 27 juillet, le secteur de la 151e Division, qui est entièrement occupé par le 403e, est étendu vers l’Ouest jusqu’à la rivière « La Claire ». Les limites de secteur du régiment sont donc les suivantes :

– à l’Est, le cours de la Meuse

– à l’Ouest, la rivière La Claire

A partir du 28  juillet et jusqu’au 5 août, même s’ils sont parfois de faible intensité, les bombardements sont journaliers sur le secteur. Plus particulièrement sur le village de Marre et de Charny ainsi que sur les crêtes des forts.

Sur les forts et la crête des forts, l’intensité des bombardements augmente soudain le 6 août. Ces deux secteurs sont bombardés avec de très gros calibres. Le PC du Colonel et le PC Belle Epine (du 3e Bt) essuient également ce bombardement.

Ces bombardements violents se poursuivent le 12 août et les gros calibres tombent sur les ouvrages 14, 15 et 16.

Le 12 août, le 2e Bt qui occupait le s/s de Charny est relevé par le 6e Bt du 201e. Le 3e Bt lui embarquera en camions le 15 pour se rendre à Fains.

Le JMO ne donne aucun renseignement sur les pertes éventuelles dans le secteur qu’il quitte en date du 15 août.

Du 16 au 19 août le 403e  est au repos. On apprend par le JMO que les bataillons sont alors constitués de 4 Cies dont une de mitrailleuses. Chaque compagnie comprenant 200 hommes. Il est aussi créé un dépôt divisionnaire avec les 4e, 6e et 11e Cies du régiment qui porteront désormais les n°s 4, 8 et 10.

Dans la nuit du 19 au 20 août, le régiment embarque à la gare de Revigny pour se rendre à Epernay.

Carte du secteur de Marre-Charny
(source JMO 403e R.I.-SGA Mémoire des Hommes)

Les opérations dans le secteur du Bois Nawé

Le rapport du JMO est très succint au sujet des opérations et combats livrés par le régiment dans ce secteur de Verdun où il ne restera que 17 jours.

Le 28 mai, après la pénible relève de la nuit précédente et à peine installé dans la tranchée des Caurettes, en soirée le 2e bataillon subit un violent bombardement suivi de fusillades, tirs de mitrailleuses et combat à la grenade.

29 mai

Des patrouilles inspectent le fond en avant du boyau Rémy et l’une d’elle, pénètrant dans la carrière d’Haudromont, constate que celle-ci est inoccupée par l’ennemi.  D’autres patrouilles explorent aussi la tranchée des Lisières sur une distance de 50 m.

30 mai

A 3h 30 du matin le 410e effectue un coup de main sur la partie de la tranchée des Lisières occupée par les Allemands.  Il est appuyé par un groupe de grenadiers et un groupe de protection placés sous le commandement des Sous-Lieutenants Dupré et Aubry.  La liaison avec le 410 est établie, dans cette tranchée, à 5h du matin.

Dans la journée qui suit, les hommes subiront des bombardements systématiques et continus qui ont pour conséquence de démolir les organisations et, surtout, il y aura d’importantes pertes humaines.

Les jours suivant seront ponctués de bombardements (dans le sous-secteur) et on note, le 2 juin, un combat à la grenade sur un poste d’écoute du 2e bataillon.

4 juin

Grosse émotion au sein de la 10e Cie qui surprend un groupe d’Allemands dans ses lignes. Mais les guetteurs veillent, ils abattent deux hommes et la compagnie fait 8 prisonniers parmi lesquels un officier et un feldwebel (sergent).

5 juin

Les bombardements continuent et on note des mouvements de troupes ennemies.

7 juin

Un observatoire est installé près du PC du 3e bataillon qui est, en permanence, occupé par un sous-officier. A 20h15 on signale une centaine d’ennemis dans le ravin de la Dame remontant la pente Est du Bois de Nawé.

 

Le 8 juin de nombreuses attaques françaises en dehors du secteur et sur la droite de ce dernier ainsi que de nombreux mouvements de troupes ennemies sont à nouveau signalés.

Extrait du JMO :


8 juin

1er bataillon – Attaque allemande précédée d’un violent bombardement sur les ouvrages de Thiaumont où l’ennemi prend pied. Le 1er bataillon reçoit l’ordre de contre-attaquer. Le 2e et 4e Cies chassent l’ennemi de ces ouvrages et s’installent dans la tranchée Wagner. Liaison avec le 347e à droite et le 293e à gauche. Quelques prisonniers.

Cette contre-attaque nous coute 17 tués et 41 blessés.

Le 1er bataillon passe sous les ordres du commandant Masseron commandant le 293e et reçoit l’ordre de gagner du terrain en avant de la tranchée Wagner. La 1er Cie va s’établir au Sud de l’abri 118 et construit une tranchée à 100 m au N.E. de la tranchée Wagner.

10 juin

2e et 3e bataillon – A 2h15 une troupe ennemie forte d’un cinquantaine d’hommes est signalée dans le ravin de la Couleuvre par un poste avancé. Cette troupe accueillie par un feu violent se disperse sans riposter. Une patrouille ramène dans nos lignes un Allemand grièvement blessé.

1er bataillon – La 1ère Cie construit une tranchée à 250 m au N.E. de la tranchée Wagner face à la ferme de Thiaumont.

Vers 15 heures, la 3e Cie (de réserve) se porte sur la Crête de Thiaumont – Ravin de la Dame – Corne S.E. du bois de Nawé. Reconnaissance sur la ferme de Thiaumont.

11 juin

2e et 3e bataillons – Reconnaissance par les officiers du 65e dans la nuit du 11 au 12

1er bataillon – Violent bombardement . La 3e Cie et un peloton de la 4e Cie reviennent en réserve. Une section de la 1ère Cie de mitrailleuse est portée sur la ligne de la 1ère Cie.

12 juin

1er bataillon – Violent bombardement vers 3h30 sur le secteur du 1er bataillon.  A 5h45 attaque ennemie en vagues serrées sur le 49e bataillon de Chasseurs, attaque moins dense sur le front du bataillon. Notre feu d’infanterie l’arrête.

L’artillerie françaises disperse des rassemblements ennemis dans le Ravin de la Dame. La 3e Cie renforce la 1ère ligne.

2e et 3e Cie – Capture d’un Allemand (minenwerfer)

Relève du 1er bataillon par le 120e Bataillon de Chasseurs. Les compagnies relevées vont cantonner de l’autre côté de la Meuse, à Nixéville- Blercourt, au S.O. de Verdun. 

13 juin 

1er bataillon – Un bataillon du 39e R.I. contre-attaque devant le front du 1er bataillon du 403e et se cramponne au sol à 100 m en avant.

Relève du 1er bataillon par une compagnie du 137e et une section de mitrailleuses. Le 1er bataillon va cantonner à Mixéville.

2e et 3e bataillon – capture de trois Allemands. Le 65e R.I. ayant été désigné pour occuper d’autres emplacements que le sous-secteur Nord, le 9e et 11e Cies du 403e sont relevées dans la nuit du 13 au 14 par deux compagnies du 160e Bataillon de Chasseurs.


Dans la nuit du 14 au 15 juin,  tout le reste du régiment est relevé par le 120e Bataillon de Chasseurs. Les compagnies vont cantonner de l’autre côté de la Meuse, à Nixéville- Blercourt, au S.O. de Verdun.

Ce court séjour dans le secteur du Bois de Nawé (dans le sous-secteur Nord pour les 2e et 3e Bts et devant l’ouvrage de Thiaumont pour le 1er Bt) aura tout de même coûté la vie à 97 hommes. Il y aura 380 blessés et 42 disparus.

Au 1er bataillon il y aura 52 tués (dont les sous-lieutenants Dehaus et Guisier) , 37  disparus et 159 blessés (dont les sous-lieutenants Guimas, Noblesse et Cuvinot).

Aux 2e, 3e et CHR il y aura 45 tués (parmi lesquels le sous-lieutenant Cheron). 5 disparus qui appartiennent aux 2e et 3e bataillons qui comptent aussi 221 blessés (dont les sous-lieutenant Martin, Chaplain, Bouteille, Dupré, Alligrot et Cuny).

Secteur du Bois Nawé – Haudromont (Verdun)

Le 27 mai, alors que le 1er bataillon et 1ère compagnie de mitrailleuses sont en réserve de la division au Bois des Vignes, les 2e, 3e bataillons ainsi que les 2e et 3e compagnie de mitrailleuses relèvent des éléments du 65e Chasseurs à Pied, 326e et 350e R.I. dans le secteur des carrières d’Haudromont et du Bois de Nawé.

C’est une relève longue et pénible. Débutée en soirée elle se terminera à deux heures du matin. Le rapport du JMO précise encore que les hommes, précédés des patrouilles, se sont avancé en tirailleurs et qu’une fois dans leur secteur ils ont pris position dans des trous d’obus.

Carte extraite du JMO de la 301e Brigade (*). Pour une meilleure visualisation des détails, cette carte est présentée en deux parties

Extrait du JMO :

28 mai – Le 2e bataillon occupe la tranchée des Caurettes face au Nord, le 3e bataillon la tranchée Masson et le boyau Rémy face à l’Est. Le Colonel est au P.C. Teilhaud (ravin Sud de l’ouvrage C3) et a près de lui 2 cies (du 410) de la réserve de Brigade, une section de mitrailleuses du 3e bataillon et les pionniers.

L’organisation du secteur n’existait pas. Un seul boyau démoli conduisait du PC Teilhaud au 3e bataillon. Une piste menait au 2e bataillon.

La tranchée des Caurettes existait réellement sans défenses accessoires, en avant la tranchée Masson (et le boyau Rémy) n’existait que de nom et n’était que trous d’obus juxtaposés où les hommes étaient immobilisés pendant que durait le jour, aucune défense accessoire en avant. Solution de continuité dans la ligne.

Aucune communication avec l’arrière et en particulier avec le P.C. du chef du 3e bataillon (tranchée des Lisières). La liaison est aussitôt établie avec les régiments de droite et de gauche.

Les Cies de première ligne poussent des postes d’écoute très en avant des tranchées et lancent des patrouilles en avant du boyau Rémy.

A la tombée de la nuit, un violent bombardement, une fusillade et des tirs de mitrailleuses se font entendre dans le secteur du 2e bataillon.


(*)  source : SGA – Mémoire des Hommes