Evacuation du camp de Saal an der Donau

Il y a 64 ans, devant l’avancée conjointe des troupes soviétiques et américaines, les nazis ont procédé à l’évacuation des camps de concentration. Celle de Saal/Donau (*) vers le camp de Dachau a eu lieu à la mi-avril. Mon père faisait partie des « évacués », voici son témoignage :

[..] Un matin, les Allemands nous ont averti que le camp devait être évacué et que le trajet devait se faire soit à pied, soit en camion. J’ai choisi de partir à pied, mon copain, lui, voulait partir en camion. Je lui ai fait remarquer que je ne voyais vraiment pas comment ils feraient pour trouver des camions alors que les prisonniers qui arrivaient d’un peu partout arrivaient tous à pied. De plus nous n’étions que des prisonniers politiques pour les Allemands dont ils ne se souciaient pas beaucoup. J’ai pu convaincre le Français qui était avec moi qu’il serait plus raisonnable de partir à pied.

Je dois dire que nous n’avons jamais revu les prisonniers qui avaient choisi d’être transportés en camions.

Le trajet pour arriver à la gare devait bien faire quelques kilomètres. Durant cette marche, plusieurs prisonniers sont morts d’épuisement ou abattus par les SS. Nous étions dans un tel état d’affaiblissement que le fait de marcher devenait un véritable calvaire. Pour pouvoir manger, nous avions rempli nos poches d’herbes que nous arrachions sur les bords du chemin et de sel (qui je pense devait servir à dégeler les routes).

J’avais choisi une place au début de la colonne parce que, au fur et à mesure que l’on avançait, on reculait automatiquement vers la fin de la colonne qui était fermée par une ligne de SS qui abattaient tous ceux qui avaient le malheur d’être rejoints. Les SS marchaient à peu près cent mètres derrière la colonne. Pendant le trajet vers la gare nous avons encore perdu plusieurs compagnons. Nous y sommes enfin arrivés où, par chance, nous avons retrouvé un train de marchandise avec des wagons qui heureusement n’avaient pas de toit. Je ne crois pas que nous serions jamais arrivé à destination si nous avions eu des wagons complètement fermés.

Moi je me suis précipité dans un coin du wagon. J’avais plié ma couverture que j’ai mise sous moi. Je n’ai plus bougé jusqu’à ce que le train soit bien parti. Ce voyage a duré plusieurs jours, pratiquement sans nourriture, à part quelques pommes de terre crues que les gardiens jetaient de temps en temps dans le wagon ce qui provoquait une bagarre phénoménale. Ceci augmentait encore le nombre de morts. Une seule fois, j’ai voulu attraper une pomme de terre, mais j’ai tellement dû me bagarrer pour retrouver ma place que j’ai décidé de ne plus faire d’effort pour un résultat aussi négatif. Le voyage fut très éprouvant. De plus, la plupart des prisonniers sont morts pendant ce voyage. En fait, quand nous sommes arrivés à destination, ce n’était pratiquement plus qu’un transport de cadavres.

Ce trajet a certainement duré six ou sept jours. Pendant la journée nous étions survolés par des avions américains qui descendaient pour, je pense, s’assurer que ce n’était pas un train de troupes parce que nous n’avons pas été bombardés. Mais, en revanche, nous avons été mitraillés. Je pense que c’était de la part des avions américains une forme de dissuasion. Du moins je le suppose.

En fin de compte, nous sommes arrivés à Dachau. Comme je l’ai déjà expliqué, notre convoi n’était plus qu’un convoi de mourants et de morts. Quand je me suis extrait du wagon, nous n’étions plus que quatre survivants sur 80. Et je suis bien certain que c’était certainement pareil dans les autres wagons vu que nous étions restés presque sept jours sans nourriture.

En descendant du wagon je suis resté accroché avec ma veste et suspendu dans le vide. Un Allemand m’a arraché de ma position et je suis heureusement retombé de l’autre côté de la ligne formée par les soldats qui surveillaient le déchargement [..]

Dans le camp de Saal, créé en novembre 1944, il y aurait eu, par moments, un peu plus de 600 hommes prisonniers en même temps. Après la guerre on a seulement retrouvé 20 corps et les cendres de 360 personnes.

Selon certaines sources le camp se situait dans les environs de la route qui reliait Saal am der Donau au village de Teugn

Lien vers la liste des détenus belges de ce camp


(*) Annexe du camp de Flossenbürg)


 

Anzac Day

Their Name Liveth For Evermore – Leur nom vivra à jamais

Tous les 25 avril on perpétue le souvenir des soldats de l’Australian and New Zealand Army corps (A.N.Z.A.C) qui se sont courageusement illustrés au cours de la première guerre mondiale. Et pour la première fois en 1915 dans les Dardanelles quand, aux côtés de leurs alliés, ils affrontent les troupes turques à Gallipoli. Ils y subirent d’énormes pertes et, depuis, le 25 avril a été choisi pour perpétuer le souvenir de leur sacrifice.

Ce jour du souvenir c’est l’Anzac Day.

Envoyé ensuite sur le front français (1916) les Australiens s’illustreront d’abord à Fromelles puis dans la Somme notamment au Moulin de Pozières.

Les troupes de l’A.N.Z.A.C sont aussi engagées, au mois de juin 1917, dans la bataille des Flandres à Messines et Passendaele

Et enfin c’est un 25 avril en 1918 que les soldats australiens ont libéré Villers-Bretonneux dans la Somme.

Des dizaines de milliers de soldats de l’A.N.Z.A.C ont laissé leur vie sur les fronts de France et de Belgique.

A voir aussi :

AUSTRALIANS ON THE WESTERN FRONT 1914- 1918

et pour ne pas oublier les Néo-Zélandais :

NEW ZEALAND HISTORY 1914-1918