Hommage aux deux soldats de Mametz (Somme)

C’est lors de fouilles effectuées par une équipe britannique que furent découverts, au printemps 2010, les corps de deux soldats français. Sur l’un d’eux fut retrouvé un bouton frappé d’une ancre de marine. 

Suite à cette découverte, j’ai entamé quelques recherches qui m’ont amenée à la conclusion que le soldat sur lequel ce bouton a été retrouvé appartenait au Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc (alors dénommé 1er Régiment de Marche d’Infanterie Coloniale). Ce dont j’ai eu confirmation par un contact auprès du régiment actuel.

Leur inhumation avait eu lieu le 7 juillet dernier dans la plus grande discrétion. Nous étions pourtant nombreux à avoir exprimer le désir de rendre, à cette occasion, un ultime hommage à ces soldats. Cependant, malgré nos demandes réitérées, les services des sépultures sont restés sourds à nos appels. Il semblerait que, contrairement à ce qui se fait du côté britannique, il ne soit pas permis d’assister à l’inhumation des corps de soldats français retrouvés dans les anciennes zones de front.

Et c’est le 11 novembre dernier qu’à l’initiative de Monsieur Stéphane Brunel,  maire de Mametz, hommage a enfin pu être rendu à ces deux soldats.

La pluie et la tempête s’étaient alliées mais cela n’a pas rebuté les habitants de Mametz qui ont bravé les éléments pour rendre hommage à nos deux soldats

Une minute de silence a été observée.

Le maire de Mametz a, dans un cours mais émouvant discours,
remercié nos deux soldats pour leur sacrifice.

 


Nous ne les oublierons pas


Retour sur l’histoire…

L’historique et le Journal de Marche du régiment nous apprennent que le 17 décembre 1914, à la demande du Général de Grandmaison, le 1er Régiment de Marche d’Infanterie Coloniale vient en renfort de la 53e Division de Réserve pour une attaque sur les positions allemandes de Mametz (Somme).

Selon l’historique, entre le 17 et le 22 décembre, date à laquelle le régiment quitte le secteur, 25 de ses officiers et 745 de ses soldats seront tués ou blessés. Outre le nombre impressionnant de tués et de blessés le Journal de Marche des opérations relève quant à lui 80 disparus au sein du 4e bataillon – 131 au 6e bataillon et 261 au 9e bataillon.

Dans son carnet, en date du 6 mai 1915, notre aïeul le caporal Henri Autin témoigne qu’un grand nombre des soldats tués reposaient toujours sur le terrain.

Ces terribles journées de décembre 1914 ont valu au R.I.C.M la première de ses citations à l’Ordre de l’Armée.

Suivront celles des combats de Fleury, Douaumont, Louvemont, La Malmaison, Plessis de Roye, Parcy-Tigny, l’Ailette, Mesnil et l’Argonne ce qui en fera le régiment le plus décoré de l’armée française.


 

Créé à Rabat (Maroc) début août 1914 ce régiment porte alors le nom de 1er Régiment Mixte d’Infanterie Coloniale.

En décembre de la même année il devient 1er Régiment de Marche d’Infanterie Coloniale et c’est en juin 1915 que le Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc est officiellement formé.

Et enfin en 1968 il devient le Régiment d’Infanterie Chars de Marine qui est aujourd’hui implanté à Poitiers.