CHION Ernest, Victor

Ernest est né le 14 mars 1890 à La Londe (Seine-Maritime) où il résidait à l’époque de son service. Il a exercé la profession de bûcheron.

A la déclaration de guerre, il est incorporé au 119e R.I et passe au 403e en mars 1915. Tué au combat le 19 juillet 1915 à Fricourt, il a été cité à l’ordre du 3e Corps d’Armée en ces termes :

« Quoique blessé grièvement a continué à faire le coup de feu jusqu’à ce qu’une balle l’ait mis hors combat »

Son corps n’ayant pas été retrouvé, il a été déclaré « disparu ».

 

BASLEY René

René, Georges Léon BASLEY est né le 15 février 1894 à Fontenay-le-Marmon (Calvados). Il a été domicilié à Paris où il a exercé la profession de domestique.

Au 5e R.I. en août 1914, il passe au 403e en septembre 1915. Il sera tué au combat le 25  septembre 1915 à Ville-sur-Tourbe à l’âge de 21 ans.

Son courage lui a valu d’être cité à l’ordre du Corps d’Armée en ces termes : « Blessé grièvement une première fois, a continué à marcher sur les tranchées ennemies, ne s’est arrêté qu’après voir été mortellement atteint »

Il y a 75 ans le camp de Dachau est libéré

En ce 75e anniversaire de la libération du camp de Dachau, je reviens sur un article déjà paru il y a quelques années peu après le décès de mon papa. Evacués du camp de Saal an der Donau (*), après une de ces marches qualifiées de « Marches de la mort  » suivie d’un pénible transport en train, lui et ses compagnons survivants étaient arrivés à Dachau 5 jours auparavant avec l’un des derniers convois. Et c’est dans un carnet qu’il avait réussi à se procurer, qu’il a décrit la libération du camp de Dachau.

(Par respect pour ce témoignage aucune correction orthographique n’a été effectuée)

Dachau le 24/4. Arrivée au camp 6 jours sans pain et depuis samedi rien à manger. 26/4 J’ai fait mes Pâques. 29/4 Arrivée des Américains. 6H ou 7h du soir. Je suis installé dans mon lit en train de déguster mon bol d’ovomaltine. Dehors, c’est la canonade les coups de fusils et mitraillette. Les Américains ne sont qu’à 3km du camp. Paraît-il. De temps en temps je jette un coup d’oeil du côté des baraques des S.S ou il n’y a plus aucun mouvement. Soudain un hourra éclate : « America » Je regarde par la fenêtre, mais tout le bloc se précipite dehors. Obligé de me lever. Je bondis à la fenêtre et je vois les 3 premiers soldats Américains fusils et mitraillette pointée le long du camp. Déjà le long des barbelés il fait noir de prisonniers. D’autres soldats apparaissent ils sont indécis. Dans l’air monte sans discontinuer des hourras formidables Les barbelés des blocs de quarantaine sont arrêtés On s’embrasse, on hurle, les Américains saluent en riant déjà, ils sont une cinquantaine 

Les premiers ont continué leur avance et cherche les 130 SS. qui sont encore dans le camp. On coupe l’électricité des barbelés d’enceintes Alors c’est la ruée et la promenade des sentinelles est bientôt envahie a tout moment débouchent des soldats américains qui sont entourés ovationnés. Moi je reste debout sur la fenêtre. Je ne dis rien je ne pense rien. J’ai achevé mon bol d’ovomaltine. Je ne réalise pas. Il y a trop longtemps qu’on attend ce moment et maintenant qu’il est venu je ne le comprends pas. Le soir tombe les hourras continuent toujours. Je n’ai plus la force de rester debout. Je me couche en songeant au retour. Alors je réalise fini de crever de faim finit les coups, finies les vexations finie la guerre pour nous. Nous sommes libres. On va rentrer chez soi. Alors je crois que j’ai pleuré comme un imbécile.

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(*) Saal an der Donau est une des annexes du camp de concentration de Flossenbürg